Inception

Dans l’excellent Inception de Christopher Nolan, Dominickle personnage principal du film, pose la question suivante à l’un des protagonistes : « Quel est le parasite le plus résistant ? Une bactérie ? Un virus ? Un ver intestinal ?…Une idée ! »
Ce constat s’applique également au milieu sportif, au sein duquel deux types d’idées sont susceptibles de compromettre la réussite d’un projet : « l’inception » et les idées reçues.

L’inception

Inutile de chercher la définition du mot « inception » dans le dictionnaire, c’est une pure invention de Nolan. Ce terme désigne l’intention d’implanter artificiellement une idée dans le subconscient de quelqu’un d’autre. Pour vous donner un exemple concret, avez-vous déjà essayé de faire entendre raison à une personne que vous estimiez être sur la mauvaise voie ? A cet effet, vous avez probablement employé différentes stratégies comme le dialogue, la compassion, la provocation ou encore la menace. Malgré toutes vos tentatives, il y a pourtant peu de chance que vous ayez obtenu des résultats probants. Pourquoi ? Parce que l’idée de changement n’est pas née dans l’esprit de cette personne, c’est vous qui avez tenté de l’y introduire.

Un tel procédé est souvent inefficace, car tant que nous n’avons pas décidé par nous-mêmes de quelque chose, notre investissement demeure très limité. En conséquence de quoi, le risque d’échec est plus élevé.

Or, toute préparation physique requiert de la patience, de la discipline et des sacrifices pour espérer atteindre l’objectif fixé. C’est pourquoi, assurez-vous au préalable d’entreprendre un projet sportif pour les bonnes raisons. Est-ce réellement votre idée ? Ou vous a-t-elle été suggérée par votre entourage ?

Le second cas de figure risque de ne pas vous mener bien loin, puisque votre motivation n’est pas intrinsèque.

Les idées reçues

Selon Wikipédia :

« Une idée reçue est une opinion, située entre le stéréotype, le cliché et le lieu commun. Elle a la particularité de s’admettre aisément, et ce, pour diverses raisons :

  • Elle est très répandue (argumentum ad populum). Nous l’avons d’ailleurs tous entendue au moins une fois
  • Celui qui la transmet la considère très souvent comme évidemment démontrée
  • Elle est « confortable » à admettre, parce qu’elle répond à une question redondante, gênante ou complexe. Elle aide à ne plus réfléchir et s’impose insidieusement. » 

La remise en cause d’une idée reçue entraîne habituellement des réactions virulentes, car nos croyances sont alors mises à mal. L’exemple le plus célèbre étant probablement celui de Galilée, qui fut persécuté pour avoir osé démontrer que la terre était ronde.

On peut donc affirmer que plus une idée reçue est implantée profondément dans l’esprit, et plus elle est difficile à déloger.

L’ennui est que les recherches scientifiques récentes remettent en question un grand nombre de théories médicales, sportives et nutritionnelles de ce siècle. Pour n’en citer que quelques-unes :

  • Le cholestérol bouche les artères et augmente le risque d’apparition de maladies cardio-vasculaires
  • Pour perdre de la graisse, il suffit de manger moins et de bouger plus
  • La fatigue surrénalienne n’existe pas
  • Pour perdre du poids, il faut impérativement faire du cardio
  • Le renforcement musculaire freine la croissance chez l’adolescent
  • Plus l’on s’entraîne et meilleurs sont les résultats
  • Les céréales doivent constituer la base de notre alimentation
  • Seules les calories comptent
  • Les brûlures d’estomac sont dues à un excès d’acidité gastrique
  • Si l’on souffre d’insomnie chronique, il faudra vivre avec toute sa vie
  • Les origines de la dépression sont uniquement psychologiques
  • Les femmes ne devraient s’entraîner qu’avec des charges légères
  • Pour être productif au bureau, il faut travailler en position assise
  • L’arthrose n’est que la résultante d’une usure mécanique du cartillage
  • Le mal de dos est le mal du siècle
  • Le pèse-personne est un outil d’évaluation fiable
  • Entraîner un groupe musculaire fait fondre la couche adipeuse qui le recouvre
  • Toutes les personnes obèses s’empiffrent et manquent de volonté…

Je suis convaincu que les trois disciplines citées précédemment vont connaître de profonds bouleversements dans les années à venir. Cette évolution est impérative à mes yeux, car les méthodes actuelles ont clairement montré leurs limites.

Mais ce jour-là, saurons-nous faire fi des idées reçues ? Je l’espère, mais comme l’a si bien dit John Maynard Keynes :

« La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d’échapper aux idées anciennes. »