Vous avez essayé toutes les méthodes d’entraînement sans succès ? Vous êtes encore plus gras(se) et en plus mauvaise santé depuis que vous suivez le programme nutritionnel des champions ? Naturellement, vous pensez être un cas désespéré, puisque toutes ces stratégies semblent fonctionner parfaitement pour les autres…
Rassurez-vous, vous êtes loin d’être la seule personne à se reconnaître dans ce cas de figure. Bien au contraire, vous rejoignez les rangs grandissants des déçus de la remise en forme. Le club de ceux pour qui rien n’a fonctionné comme prévu, en dépit de promesses alléchantes. Mesdames et messieurs, bienvenue dans le fitness d’en bas !
La pièce manquante
En préambule, précisons que cet article ne concerne que ceux et celles qui ont véritablement essayé de perdre du poids sans succès. J’entends par là un minimum d’activité physique, une réelle attention portée à son alimentation ainsi qu’une hygiène de vie en adéquation avec le but recherché. Avant de poursuivre la lecture de cet article, assurez-vous au préalable d’avoir rempli ces trois conditions.
Pour comprendre le décalage qui existe parfois entre la théorie et le résultat obtenu, il faut tout d’abord être conscient de deux choses :
1. L’industrie de la remise en forme ne communique jamais sur les échecs. Pour des raisons commerciales évidentes, seules les réussites sont mises en avant.
Cette stratégie marketing pose deux problèmes :
- Elle laisse à penser que les méthodes employées sont toujours fiables et efficaces
- Elle conduit chaque année des milliers de personnes à s’abîmer la santé en tentant d’appliquer des protocoles inadaptés à leurs profils
2. L’industrie de la remise en forme se focalise presque exclusivement sur l’entraînement et la nutrition.
Bien que l’activité physique et la diététique soient effectivement deux facteurs importants à prendre en considération, il en existe un autre dont il est trop rarement fait mention : le métabolisme.
En accord avec la définition de l’endocrinologue Diana SCHARZBEIN : » Le métabolisme est l’effet combiné de tous les processus biochimiques qui se produisent en permanence au niveau cellulaire. »
Ces interactions biochimiques permettent à chaque composant individuel de notre corps de fonctionner correctement. Ce qui nous permet ainsi de penser, bouger, dormir, digérer de la nourriture ou encore de nous reproduire.
L’organisme humain tente quotidiennement de compenser tant bien que mal l’apparition de déséquilibres physiologiques. Malgré tous ses efforts, cette subtile mécanique est néanmoins facilement déréglable.
Un affaiblissement plus ou moins important de l’état de santé se produit alors, entraînant un vieillissement accéléré et une dégradation de notre apparence physique.
L’absence quasi totale de communication à ce sujet est préjudiciable, car ce qui s’avère le plus déterminant dans la réussite ou l’échec d’une transformation physique, c’est la présence ou non d’obstacles physiologiques majeurs. Certains dysfonctionnements métaboliques représentent un frein considérable à la perte de graisse et à la prise de muscle. Tant qu’ils sont présents, la réaction de l’organisme à l’entraînement et aux changements diététiques est très aléatoire.
Nous pourrions résumer grossièrement cet état de fait de la sorte :
Métabolisme en bon état = bonne réaction à la pratique sportive et aux modifications nutritionnelles = obtention de résultats convaincants
Métabolisme endommagé = faible ou mauvaise réaction à la pratique sportive et aux modifications nutritionnelles = résultats insatisfaisants, inexistants ou catastrophiques.
Il est impossible de prendre en charge ces deux types de profils de la même manière.
- Dans le premier cas de figure, la perte adipeuse se produit sans trop de difficulté en bougeant plus et en mangeant mieux
- Dans le second cas de figure, la perte adipeuse est plus compliquée à obtenir, car les méthodes standard s’avèrent insuffisantes. Il faut alors se montrer bien plus précis sous peine de risquer de dégrader encore la situation initiale.
Précisons que l’on a pas un « bon » ou un « mauvais » métabolisme, c’est un continuum. Certaines personnes cumulent un nombre important de facteurs physiologiques limitants, alors que d’autres n’en présentent que très peu. C’est ce qui explique la grande diversité des résultats obtenus à partir d’un protocole d’amincissement identique.
Les grands obstacles métaboliques
Voici quelques obstacles métaboliques majeurs susceptibles d’interférer négativement dans le processus de perte de poids :
- L’épuisement des glandes surrénales
Ces deux petites glandes situées juste au-dessus des reins sont notre première ligne de défense contre les stress psychologique et physiologique. Lorsqu’elles sont activées, elles libèrent un certain nombre d’hormones qui aident l’organisme à faire face aux agressions dont il est victime. L’une de ces hormones est le cortisol.
Sécrété en excès, le cortisol provoque des ravages métaboliques considérables. Il perturbe le sommeil, la digestion ou encore l’appétit. Il provoque également la destruction de la masse musculaire, il dégrade la sensibilité à l’insuline et il empêche le déstockage des graisses. Après plusieurs années d’hypersécrétion, les glandes surrénales peuvent progressivement ne plus pouvoir tenir ce rythme infernal de production. Une hyposécrétion réactionnelle de cortisol s’installe alors, entraînant dans son sillage l’effondrement de plusieurs organes d’extrême importance (thyroïde, foie, pancréas…).
Selon le Dr James WILSON, spécialiste de la fonction surrénalienne, l’épuisement des glandes surrénales affectera 80% d’entre nous au moins une fois au cours de notre vie.
- Un système digestif en mauvais état
Nous ne sommes pas ce que mangeons…mais ce que nous assimilons. Nuance ! Pour que des changements alimentaires s’avèrent bénéfiques, encore faut-il que l’appareil digestif soit fonctionnel.
Si l’intestin est poreux et/ou en état inflammatoire, que l’assimilation des nutriments est compromise, que la flore intestinale est déséquilibrée et que la production d’acide hydrochloridrique (acide intestinal nécessaire à la digestion des aliments) est au plus bas, vos bonnes résolutions diététiques n’auront probablement pas l’impact escompté.
- Les troubles du sommeil
On peut difficilement faire pire que les troubles du sommeil pour la silhouette. Ces derniers entraînent un véritable chaos hormonal. La production d’importantes hormones anabolisantes (testostérone, hormone de croissance) chute, tandis que la sécrétion d’insuline, de cortisol et l’adrénaline est accrue. En conséquence de quoi, on perd du muscle et on prend du gras.
- L’hypothyroïdie
La thyroïde est LE régulateur de la vitesse de combustion calorique. En plus de souffrir d’une myriade de symptômes (fatigue chronique, douleurs articulaires, dépression, troubles du sommeil, constipation…), les hypothyroidïens brûlent donc des calories bien plus lentement que leurs congénères. De surcroît, ce déséquilibre hormonal entraîne la dégradation de la masse musculaire, bloque la synthèse des protéines, décuple l’appétit et prédispose à la prise de graisse.
Dans les sociétés occidentales, l’hypothyroïdie est très courante chez les femmes.
- Un apport en oxygène insuffisant au niveau cellulaire
Les cellules de notre corps ont principalement besoin de l’apport de deux carburants pour fonctionner : du glucose (sucre) et de l’oxygène. Si l’approvisionnement en oxygène est inadéquat, des centaines de trillion de cellules ne tourneront pas à plein régime. Un déficit dans l’apport en oxygène est souvent appelé « anémie » par le secteur médical.
- L’insulinorésistance
L’insuline est une hormone pancréatique qui agit comme une clef indispensable à l’ouverture des cellules afin d’y faire pénétrer le glucose sanguin.
On parle d’insulinorésistance lorsque les cellules deviennent résistantes à l’action de cette hormone. Le glucose non utilisé s’accumule alors dans la circulation sanguine ou est stocké sous forme de graisses de réserve. L’organisme se retrouve sevré d’énergie, ce qui accroît le sensation de fatigue et de faim. Ce cercle vicieux prédispose à l’apparition du surpoids et du diabète de type 2.
Entre autres obstacles métaboliques, citons également la cirrhose non alcoolique du foie, les déséquilibres hormonaux, l’accumulation de biotoxines dans le sang, les perturbations du cycle de méthylation ou encore l’inflammation chronique. Malheureusement, cette liste est loin d’être exhaustive.
Alors que faire ?
Le point positif dans tout ça, c’est que la plupart de ces pathologies sont parfaitement réversibles. En plus de diminuer de facto le pourcentage de masse adipeuse, la levée de ces facteurs limitants va s’accompagner d’une meilleure qualité de vie. En travaillant sur l’état de santé, on améliore donc sa silhouette. L’inverse n’étant pas toujours vrai !
Cela nécessite néanmoins de procéder à des examens approfondis, parmi lesquels :
- Un test d’évaluation de la fonction surrénalienne sur 24 H
- Un test d’acides organiques
- Un bilan hormonal complet
- Un test « clamp hyperinsulinémique euglycémique » pour déterminer le niveau de sensibilité à l’insuline
- Un test d’évaluation du cycle de méthylation
- Un bilan hématologique…
Une fois les problématiques individuelles clairement identifiées, il sera possible d’ajuster en conséquent le suivi nutritionnel et la préparation sportive.
Il faut parfois du temps pour ramener un métabolisme endommagé à l’équilibre. Cela demande de la patience et de l’investissement, mais le jeu en vaut la chandelle.
En conclusion, si le « no pain no gain » ne vous a rien apporté de positif, peut-être est-il temps d’envisager le « no brain no gain » ?